Description

Les Indisponibles est une succession de scènes quasi théâtrales où Annabelle Galland raconte les relations humaines par leurs failles, par les moments où les choses déraillent pour prendre une nouvelle direction. Entre l’amour, l’amitié et les ruptures, la narratrice se (re)construit petit à petit, portée par des personnages hybrides, entre objets, figures humaines ou animales. C’est avec légèreté et humour qu’Annabelle Galland parcourt le thème du deuil, de l’adolescence et du passage à la vie adulte.

Les Indisponibles est un road-trip dans lequel la narratrice nous embarque en dressant le portrait des personnages qu’elle rencontre. Entre aspirateur, animaux, enfants ou mères, la narratrice tente de créer du lien, mais comme Annabelle Galland l’explique : « Ce livre et ce titre parlent de connexions, ou plutôt de leurs absences ».

Propriétés

  • Format 16,5x21cm
  • 120 pages, reliure cousue collée
  • Sent-bon personnalis/Jaquette couleur
  • Design et travail iconographique par Mathilde Quentin
  • Textes et images par Annabelle Galland

Variante

Livre + Poster + Sent-bon

Quantité

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Découvrez l'artiste.x

Annabelle Galland (*1997) est une artiste récemment diplômée de la HEAD– Genève, où elle vit et travaille. Sa pratique se déploie à travers l’écriture, l’installation, la sculpture, la peinture et la performance.
Depuis septembre 2022, elle étudie la communication et les cultures digitales à l’Université de Genève dans le cadre d’un programme de master. Elle développe actuellement un éventail de réflexions autour de l’émotivité, de la superficialité, des relations humaines et du corps.

 

Instagram de l'artiste.

Interview de l'artiste

Luka Cvectovich : Annabelle, je voulais te demander ce qui constitue ton univers, et dans quel genre d’environnement tu aimerais inviter les gens ?

Annabelle Galland : Je dirais beaucoup de doute, d'amour, de deuil, de bonheur extrême, de culpabilité, d'amité, de plaisir, de mélancolie et de recherche (de l'esprit et du corps). Je suis née à Genève, l'une des villes les plus agréables, privilégiées et chères qui existe et j'essaie encore de me faire une idée de ma place dans ce grand cirque qu'est la vie. Je suis beaucoup trop attachée aux choses matérielles, et en même temps, j’ai constamment besoin de me libérer de tout ce qui me rattache aux contraintes du quotidien (nourriture, argent, assurances, mon télé-travail dans le marketing, etc...) Une journée parfaite serait de m'allonger au soleil à côté d’une eau claire avec des grapes de raisin et un bon livre. Parfois, je me sens comme un enfant pris au piège dans un corps d'adulte. Soit je ressens trop de choses à la fois et trop intensément, soit je me détache complètement de la réalité et de moi-même. Je ne peux pleurer que lorsque je suis seule ou avec mes plus proches parents/amours et j'aime beaucoup être consolée, ce qui les déstabilise souvent. Je ne prétends pas transporter les gens vers quelque chose qu'ils n'ont pas vu ou connu auparavant, mais j'aime penser que ce livre pourrait être quelque chose comme une conversation silencieuse.

 

L.C : Quelle est la nature de ta relation entre tes performances et l'écriture ?

A.G : L'oralité et la physicalité de celles-ci principalement. Je visualise beaucoup de choses, même lorsque je travaille avec les mots. Tout ce que j'écris ou lis, je le représente avec des images dans mon esprit. C’est comme créer de faux souvenirs et c’est exactement de cela qu’il s’agit dans ce livre... Donc ça avait aussi du sens pour moi de travailler sur des performances comme moyen de transmettre mes textes et réflexions dans l’espace et le temps (si ça fait sens ?).

 

L.C : Quand as-tu commencé à écrire ? Est-ce que quelque chose de particulier a attiré ton attention sur les livres comme forme d'expression ?

A.G : Mes parents lisent beaucoup et me lisaient beaucoup de livres quand j'étais enfant. Mon père inventait des histoires pour m’endormir. Cela ne fonctionnait pas bien, car je n'en avais jamais assez et je ne m'endormais pas. Je me souviens encore de la plupart des chapitres de ses histoires (car il y avait des suites, des élipses et des épilogues) et des images qui les accompagnent dans mon esprit. (Je viens de réaliser que c'est peut-être la raison pour laquelle les idées surgissent le plus souvent quand je vais dormir, et que je ne suis jamais capable de m'endormir à une heure raisonnable.) Maintenant, je ressens le besoin de beaucoup raconter, même quand je n'écris pas... J’ai lu trop d'histoires d'amour et de livres d'aventures à l'adolescence et pas assez de romans quand j’étudiais la littérature. Je me souviens avoir essayé de lire Orgueil et Préjugé à l'âge de 13 ans, je n'ai pas vraiment capté l'ironie à l'époque, mais j'étais très fière d’être vue en train de lire Jane Austen. J'aime toujours lire, mais je peux être très pointilleuse sur ce que j'aime et ce que je n'aime pas. J'ai commencé à écrire vers l'âge de 19 ans et le besoin de raconter et de partager se renforce chaque année. J'aime aussi les livres en tant qu'objets, leur odeur et leur prise dans mes mains, l'intimité et les idées magiques et terrifiantes qui les accompagnent.

 

L.C : Que peut-on attendre des Indisponibles ? Qui sont-ils, que représentent-ils pour toi, et comment sont-ils devenus un sujet important de ton travail ? Es-tu l'une d'entre eux ? Ou représentent-ils un aperçu général de la société ?

A.G : Ce livre et ce titre parlent de connexion, ou plutôt de son absence. Cela m'est devenu très clair lorsque j'ai lu les romans de Peter Stamm et cela m'accompagne encore aujourd'hui. Ce livre est une tentative d'illustrer la banalité désarmante d'un individu qui échoue sans vergogne à se connecter aux autres. Si j'essaie de déclarer que les gens échouent généralement sans vergogne à se connecter les uns aux autres dans cette société, je ne saurais le dire avec certitude. Cela dépendrait de mon état d’esprit du moment. ;-)

 

L.C : Dans « les indisponibles » tu fais le portrait d’objets personnifiés et de personnages/ objets, est-ce qu’on peut parler d’une forme d’hybridation et si oui, quelle piste tu voulais explorer avec ce dispositif ?

A.G : Il y a quelques années, je me suis intéressée et j'ai travaillé sur l'attachement que les gens peuvent avoir pour des biens matériels. Les gens voudront épouser leur oreiller, par exemple. C'est aussi un phénomène qui est complètement instrumentalisé dans le monde du marketing. Par exemple, vendre du parquet comme si c'était un petit ami sensuel, un sèche-cheveux comme si c'était votre meilleur ami. Et je pense que cela touche vraiment les gens à un niveau plus profond. Le monde est devenu tellement matérialiste, qu’il est difficile de ne pas tomber amoureux des objets autant qu'il est difficile de ne pas marchandiser les relations humaines, ce qui d'ailleurs se passe déjà complètement sur les réseaux sociaux. Cela rend également les personnages plus complexes et moins accessibles, car on ne sait jamais à quel point on doit les prendre au sérieux, quel statut iels détiennent.

 

L.C : Comment comprends-tu les circonstances qui orientent la réalité dans laquelle tu vis ? Vois-tu l'art comme quelque chose qui peut changer le tissu du quotidien, ou ce que nous appelons le niveau d'image de la réalité ? Et comment vois-tu tes écrits comme faisant partie de tout cela ?

A.G : Je suis confuse la plupart du temps. Certains jours, je suis rassasiée d'un profond sentiment de gratitude et de sens envers moi-même et envers les autres. Le lendemain, le monde qui m’entoure me semble effrayant et insensé. Je pense que la créativité et l'inspiration sont au cœur du changement, mais l'art n'est qu'une construction qui a ses limites et ses biais. Je ne peux apporter que ce dont je suis capable à la table et espérer que la conversation provoquera une dynamique positive et utile.

 

L.C : Ce livre a-t-il une fin heureuse ? Es-tu toi même une optimiste ?

A.G : Aussi heureuse que possible. Je ne sais pas. Tout a du sens et n'en a pas en même temps. Des cycles sans fin et des schémas répétés... (certains vertueux et d'autres vicieux).

 

L.C : Y a-t-il quelque chose que tu aimerais ajouter ?

A.G : Merci à Medium Sans Serif de m'avoir donné la chance d'éditer ce livre. Merci à Mathilde Quentin pour son travail graphique et sa patience. Merci à Pascal, mon ex-manager de bar et rival de Scrabble, d'avoir lu et ajouté toutes les virgules qui manquaient. Merci à ma famille aimante, mes meilleures amies Lynn et Camille — et mes autres êtres chers de toutes sortes — d’être les individus incroyables qu'iels sont et de partager avec moi rires, pleurs, bons et mauvais jours. <3

Serif

Medium Sans Serif est une maison d'édition basée entre Paris et Genève. Elle est née de la volonté de créer un espace éditorial en laissant carte blanche aux artistes, graphistes et auteur.ice.s avec qui nous collaborons.

La collection "Serif" propose aujourd'hui des projets entre photographie et littérature, avec des approches aussi bien narratives que plastiques. En gravitant autour des thématiques de l’intime, de la famille, du passage à l’âge adulte ou encore des rapports filiaux, les artistes agencent littérature contemporaine et production d’images, qu’elles soient d’archive ou produites en lien avec le récit. La mise en forme de ces éléments menée en étroite collaboration avec un.e graphiste renforce les volontés esthétiques de l’artiste et réaffirme le caractère singulier de chaque projet.

L'art contemporain mouvant, émergent et expérimental.

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