Un bout de serviette pour seule maison est d’abord un poème qui, par sa matérialisation, prend vie sous la forme d’un linge de bain. Un bout de tissu comme seul et unique moyen de se protéger, autant dans la laverie des petits soldats que dans le vestiaire en passant par le cabanon d’après-match. Un bout de serviette qui fouette les peaux autant qu’il les protège, dans lequel s’essorent et se réfugient les corps. Des mots qui protègent, qui rassurent. Des mots qui trouvent comme fonction de ne pas seulement s’étendre dans l’herbe dans le sable ou les galets, mais des mots qui « servent à raconter des histoires pour demain, des histoires dont on rêve, des histoires sans héros, sans guerriers, sans méchant. Des histoires qu’on écoute et des histoires qu’on croit. » (Julien Fournival).

Extrait de Ma maison brûle, chapitre 5 « Du carrelage, de la boue et de l’urine » « Dans l’espace assez sombre et blanc pendaient des chaînes de douches pour faire couler l’eau ou frapper son voisin. Une odeur froide et amère, un mélange de gazon mouillé, d’eau croupie, d’urine et de sueur. Parfois, il y avait du sang dans les douches, des excréments, de la semence. Une soupe, une piscine peu profonde, un étang surplombé par des tissus délavés, numérotés, troués et tachés. »